Troubles bipolaires
Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur chronique, qui provoque des modifications importantes de l’humeur, des niveaux d’énergie et du comportement. Les épisodes maniaques et hypomaniaques sont les principaux signes de la maladie, et la plupart des patients atteints de trouble bipolaire ont également des phases dépressives. Comprendre le trouble bipolaire permet d’en reconnaître rapidement les symptômes et de mettre en place un plan de traitement. La bipolarité est gérable avec des médicaments, une psychothérapie et des changements de mode de vie.
Troubles bipolaires : définition et prévalence
Maladie chronique, les troubles bipolaires (autrefois appelés psychose maniaco-dépressive ou maniaco-dépression) se caractérisent par des variations pathologiques de l’humeur. Ces troubles concernent 1 à 2 % de la population générale.
Qu'est-ce que les troubles bipolaires ?
Dans leur forme la plus typique, les troubles bipolaires se caractérisent par l’alternance d’épisodes dépressifs majeurs* et d’épisodes d’excitations maniaques (ou hypomaniaques, sous leur forme atténuée). Entre ces deux épisodes (ou pôles) opposés, le patient peut avoir des périodes euthymiques, c’est-à-dire avec une humeur normale.
A ne pas confondre avec les psychoses, variations pathologiques de l’humeur des troubles bipolaires peuvent s’accompagner de troubles du comportement induisant des problèmes familiaux, professionnels, financiers, judiciaires. Le risque suicidaire est majeur, avec une fréquence de 10 à 15 % chez les personnes non traitées.
Quels sont les symptômes du trouble bipolaire ?
Un épisode maniaque est une phase d’excitation pathologique, d’une durée supérieure à 7 jours, avec :
une humeur euphorique ou irritable (idées de grandeur, familiarité, désinhibition, hyperréactivité émotionnelle…) ;
une excitation psychomotrice (emballement de la pensée, fuite des idées, logorrhée, ludisme, ; augmentation des activités…) ;
des symptômes physiques (insomnie sans fatigue, amaigrissement…).
Les troubles du comportement sont fréquents (conduites sexuelles à risque, dépenses inconsidérées, agressivité, violence…). Un épisode maniaque nécessite une prise en charge et une hospitalisation.
N.B. Un épisode hypomaniaque est marqué par une augmentation pathologique de l’humeur, mais avec des symptômes moins importants qu’un épisode maniaque et un moindre retentissement fonctionnel. Contrairement à l’épisode maniaque, l’épisode hypomaniaque ne nécessite souvent pas d’hospitalisation.
Un épisode dépressif est caractérisé par :
une humeur triste (désespoir, perte de courage et de plaisir, dévalorisation, culpabilité, sentiment d’inutilité, idées noires, voire suicidaires) ;
un ralentissement psychomoteur (difficulté de concentration, d’attention, de mémorisation, discours pauvre, fatigue, incapacité à initier une action) ;
des symptômes physiques (troubles du sommeil, perte d’appétit avec amaigrissement, diminution de la libido, constipation).
Il existe des états dits "mixtes" dans lesquels phases maniaques et phases dépressives sont imbriquées ou alternent rapidement. Par exemple, le patient peut être à la fois triste, hyperactif et désinhibé.
Quelles sont les causes du trouble bipolaire ?
La recherche sur les troubles bipolaires n’a pas encore permis d’élucider les causes exactes de ce trouble de l’humeur.
Mais il existe une prédisposition génétique, avec une forte probabilité d’être touché par les troubles bipolaires si un des membres de la famille en est atteint. Le trouble bipolaire est considéré comme l’une des maladies psychiatriques les plus héréditaires. Plus des deux tiers des personnes atteintes de trouble bipolaire ont au moins un parent biologique proche atteint de la maladie*. Les facteurs génétiques sont donc indubitables. Cependant, ce n’est pas parce que vous avez un parent biologique atteint de trouble bipolaire que vous le développerez également.
Des affections médicales (neurologiques, endocriniennes, médicamenteuses, toxiques) peuvent aussi induire des troubles de l’humeur.
Quels sont les facteurs de risque de devenir bipolaire ?
Il existe des facteurs de risque environnementaux tels que les traumatismes dans l’enfance (deuil d’un parent, carence affective, agression sexuelle). Des événements de vie pénibles (difficultés conjugales, familiales, professionnelles) et des stress répétés peuvent constituer des facteurs précipitants d’accès maniaque ou dépressif.
Comment est posé le diagnostic du trouble bipolaire ?
Le diagnostic du trouble bipolaire est en général initié par un médecin psychiatre, soit au cours d’une consultation spontanée d’une personne, sur conseil de ses proches, soit à l’occasion d’une hospitalisation. La plupart du temps, le médecin psychiatre pose son diagnostic après concertation avec d’autres professionnels de santé : le médecin traitant du patient, le médecin du travail, le médecin de santé scolaire pour un lycéen, etc. Pour établir son diagnostic, le psychiatre effectue les examens suivants :
Un examen physique.
Une anamnèse, c’est-à-dire qu’il interroge le patient sur ses antécédents médicaux, ses symptômes, ses antécédents familiaux, ses addictions, les médicaments qu’il prend, etc.
Des examens médicaux complémentaires, notamment des analyses de sang. Elles permettent d’écarter d’autres maladies qui pourraient être à l’origine de ces symptômes, comme l’hyperthyroïdie. Elles déterminent également si le patient pourrait présenter des contre-indications à certains traitements médicamenteux. Un électrocardiogramme et un électroencéphalogramme sont souvent prescrits pour cette même raison.
Une évaluation de la santé mentale du patient. Pour déterminer le type de trouble bipolaire dont le patient souffre, le médecin psychiatre évalue le schéma des symptômes et leur incidence sur la vie du patient pendant les épisodes les plus graves (phases maniaques ou hypomaniaques et phases dépressives).
Quels sont les traitements du trouble bipolaire ?
On distingue la prise en charge de l’épisode aigu (épisode maniaque ou épisode dépressif), et le traitement de prévention des rechutes, qui sera maintenu après rémission de l’épisode aigu. Ces traitements suivent des recommandations précises, et doivent être prescrits et suivis par un psychiatre. En effet, l’évaluation régulière, l’identification précoce d’éventuels nouveaux épisodes, et l’éducation du patient concernant sa maladie sont primordiales. Ainsi, le patient doit connaître sa maladie, ses traitements, et respecter une certaine hygiène de vie (anticipation des facteurs de stress, sommeil, activités).
Le traitement de fond du trouble bipolaire repose sur l’administration de médicaments régulateurs de l’humeur associée à une approche psychothérapeutique. Cela peut être long de trouver un traitement adapté contre le trouble bipolaire. Parfois, il s’écoule plusieurs mois, voire des années, avant que votre médecin trouve le plan de traitement qui vous convient le mieux, assez fort pour atténuer les symptômes sans altérer votre personnalité. Bien que cela puisse être décourageant, il est important de poursuivre le traitement.
Quelle est l'espérance de vie d'une personne bipolaire ?
Le pronostic du trouble bipolaire est souvent médiocre si la pathologie n’est pas correctement traitée. Le trouble bipolaire entraîne une réduction d’environ neuf ans de l’espérance de vie**. Certaines études estiment qu’environ 6 personnes atteintes de trouble bipolaire sur 10 souffrent d’une addiction à la drogue ou à l’alcool***. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de consulter un médecin et de suivre son traitement. De plus, savoir reconnaître les symptômes et les déclencheurs des épisodes maniaques, hypomaniaques et dépressifs permet de trouver des stratégies d’adaptation, qui peuvent prévenir des séjours prolongés à l’hôpital et les tentatives de suicide.
*https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12742871/
**https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/life-expectancy-and-years-of-potential-life-lost-in-bipolar-disorder-systematic-review-and-metaanalysis/3C1A114F0B3E703984F95FDE7D68B171
***https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2232018/
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