Etats limites / borderline

Le trouble de la personnalité limite ou trouble borderline est un trouble de la santé mentale qui affecte la capacité d’une personne à réguler ses émotions et notamment des difficultés à contrôler sa colère. Cette difficulté à maîtriser ses émotions favorise un comportement impulsif et dangereux, ce qui complique la gestion des relations interpersonnelles. Une prise en charge du trouble par des professionnels de la santé mentale et des traitements médicamenteux permettent de réguler les symptômes de cette maladie.

La prévalence du trouble de la personnalité limite ou borderline

Le trouble de la personnalité limite/borderline affecte 0,5 à 2 % de la population. Les femmes représentent trois cas sur quatre. Diagnostiqué le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de la vie adulte, il entraîne une souffrance psychique majeure.

Quels sont les critères diagnostiques de la personnalité limite ou borderline ?

Ce terme définit des personnalités avec une grande instabilité des relations affectives interpersonnelles et de l’image de soi associée à une impulsivité marquée.

Le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) établit qu’une personne doit présenter cinq critères parmi les suivants pour que le diagnostic des troubles de la personnalité borderline ou limite soit établi :

• efforts effrénés pour éviter les abandons réels et imaginés ;
• relations interpersonnelles intenses et instables alternant entre idéalisation et déception ;
• perturbation de l’image de soi ;
• impulsivité à l’origine de comportements autodestructeurs (automutilations, conduites à risque : sexuelles, toxicomanie, menaces suicidaires, tentative de suicide…) ;
• instabilité affective du fait d’une certaine labilité émotionnelle, voire de variations de l’humeur (ennui, anxiété…) ; 
• sentiments chroniques de vide ;
• colères intenses, sans raison, ou difficulté à contrôler sa colère ;
• mauvais traitements de l’information conduisant à des erreurs de pensée (appelées scientifiquement « distorsions cognitives ») pouvant aller d’un sentiment de déréalisation ou de dépersonnalisation à de véritables symptômes psychotiques.

Quels sont les symptômes associés à une personnalité limite  ?

Les symptômes évoluent très rapidement avec des périodes calmes, puis pathologiques, marquées par un accroissement des addictions, des actes d’automutilation, parfois des tentatives de suicide qui concernent la moitié des personnes atteintes du trouble de la personnalité limite et conduiront au suicide dans 10 % des cas. Les troubles peuvent s’associer à d’autres troubles mentaux, comme la dépression nerveuse, les troubles anxieux ou alimentaires, la toxicomanie… Les relations sociales sont souvent altérées en raison de la grande impulsivité de la personne malade, de sa quête affective intense.

Le diagnostic du trouble de la personnalité limite ou borderline peut, au début, être difficile du fait du caractère très fluctuant des symptômes. De plus, l’état limite peut être confondu avec un trouble psychotique ou la phase maniaque ou dépressive d’un trouble bipolaire.

Quelles sont les causes du trouble de la personnalité limite ou personnalité borderline ?

Il semble mettre en jeu à la fois :

• des facteurs de vulnérabilité génétique (antécédents psychiatriques familiaux), des variations de substances cérébrales appelées neuromédiateurs (sérotonine, noradrénaline) ;
• des paramètres environnementaux : des antécédents de maltraitance physique, d’abus sexuel, de négligence émotionnelle, de carence affective et/ou éducative peuvent marquer l’enfance et l’adolescence. 

Quel est le traitement du trouble de la personnalité limite ou borderline ?

Le traitement repose essentiellement sur la psychothérapie. 
Différents types de thérapies peuvent être proposés, comme la thérapie cognitivo-comportementale (prendre conscience des croyances inappropriées), la thérapie des schémas, la thérapie familiale (travailler les relations avec les proches, les histoires familiales traumatiques transgénérationnelles…).

• La thérapie comportementale dialectique a été développée spécifiquement pour les personnes atteintes de trouble borderline. Cette prise en charge a pour but d’aider la personne à accepter la réalité de sa vie et de ses comportements. Elle permet aussi d’apprendre à se débarrasser des comportements inutiles, à contrôler les émotions intenses, à limiter les comportements autodestructeurs et à améliorer les relations. 
• La thérapie basée sur la mentalisation est un autre type de psychothérapie particulièrement conçue pour aider les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité limite. Son objectif est d’aider ces personnes à différencier et à séparer leurs pensées et sentiments de ceux de leur entourage pour limiter le comportement paranoïaque.
• Des médicaments, notamment neuroleptiques et antidépresseurs, pourront être prescrits en complément d’une thérapie pour traiter des troubles associés : atténuer les symptômes lors des crises aiguës ou soulager l’angoisse, traiter des symptômes dépressifs, accompagner un sevrage. 
• Une hospitalisation de courte durée est parfois nécessaire pour gérer des périodes de crise, en particulier en cas de comportements suicidaires ou de tentatives de suicide.