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Le Dry January, défi consistant à s'abstenir de boire de l'alcool pendant tout le mois de janvier, s'inscrit désormais comme un phénomène en constante expansion. Mais au-delà de son aspect de défi personnel, quelles sont les réelles retombées de cette expérience sur la santé un mois plus tard ? Détails avec le Dr Florence Curtet, médecin psychiatre-addictologue au Centre Alpha (Ramsay Santé) situé à Royan (Charente-Maritime).

Le Dry January, originaire du Royaume-Uni, rassemble chaque année des millions de participants. Ce mois sans alcool ne se résume pas à une simple pause dans la consommation. Il offre à chacun, qu'il ait ou non un problème d'alcool, l'opportunité de prendre conscience de l'impact de cette substance sur sa vie quotidienne. Ainsi, ce défi représente souvent le premier pas vers un changement de comportement durable en matière de consommation d'alcool.

Le Dry January au sein du Centre Alpha

Au sein du Centre Alpha (Ramsay Santé), les patients confrontés à diverses formes de dépendances (alcool, cannabis et autres substances psychoactives) sont accueillis en hospitalisation complète sur la base du volontariat. Pour intégrer l’établissement, les patients doivent avoir fait preuve d'abstinence à l'égard de l'alcool pendant au moins une semaine après un sevrage réalisé préalablement. « Les dépendances ne doivent plus être actives et en cas de comorbidités (telles que des troubles psychiatriques), celles-ci doivent être stabilisées », indique le Dr Florence Curtet, médecin psychiatre addictologue au sein du centre. Cette démarche vise à leur offrir un environnement propice à la consolidation de leur sevrage sur le long terme. C'est dans ce contexte que s'inscrit naturellement leur participation active au défi Dry January, une étape supplémentaire dans leur cheminement vers une vie sobre et équilibrée.

Les bienfaits de l'arrêt de l'alcool : un impact significatif sur la santé

L'alcool, classé juste derrière le tabac en termes de dangerosité pour la santé, peut engendrer des problèmes de santé physique et mentale. Outre les risques liés à la dépendance, une consommation excessive peut entraîner des maladies cardiovasculaires, des troubles hépatiques, des maladies du système nerveux et des troubles psychiques. Ainsi, l'arrêt de la consommation d'alcool, même temporaire (comme lors du Dry January), peut avoir des effets bénéfiques sur la santé. « Chez certains patients, ce mois d'abstinence entraîne une amélioration significative de l’humeur, de la fonction hépatique et cardiaque, ainsi qu'une réduction des brûlures d'estomac et de la tension artérielle », poursuit la professionnelle de santé, en indiquant que les patients ont été encouragés à partager leur témoignage dans un journal dédié au phénomène Dry January.

Les témoignages des patients reflètent la complexité de la lutte contre l'alcoolisme. « L’alcool est un faux ami qui se nourrit de vous et pas l’inverse. Il ne vous aide pas, il vous détruit », témoigne un patient. Un autre partage : « L’alcool s’est imposé insidieusement dans ma vie : un verre après une journée de travail difficile, une contrariété et rapidement plus d’un verre, et tous les jours. De manière irrépressible. J’ai longtemps été dans le déni, eu honte. J’ai décidé de combattre mon addiction, de retrouver ma liberté ! »

En parallèle, les données de Santé publique France soulignent une tendance encourageante : entre 1992 et 2021, la part d'adultes déclarant boire de l'alcool tous les jours a été divisée par trois, indiquant un changement positif dans les habitudes de consommation de la population française.