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« Arthrosport Argonay » : un centre médico-chirurgical pluridisciplinaire pour la prise en charge des blessures des sportifs
le 29/03/2024
En Haute Savoie, un centre médico-chirugical accueille au sein de la Clinique d’Argonay (Ramsay Santé) des patients blessés par la pratique d’un sport, de l’apparition de leurs symptômes jusqu’à la reprise de leurs activités habituelles. Le Dr Jean-Charles Rollier, chirurgien orthopédiste nous présente l’activité de ce centre qui connaît une activité particulièrement forte durant la saison de ski.
Bien que le ski soit un loisir prisé par nombre de Français, il reste un sport exigeant pour le corps. Et ce sont les genoux qui souffrent le plus souvent de sa pratique : « La blessure la plus courante chez les skieurs est celle de la rupture du ligament croisé antérieur. On retrouve ensuite les lésions du ménisque et du cartilage » explique le Dr Rollier en précisant que 75 % des patients sur lesquels il pratique une ligamentoplastie sont des skieurs (ce qui représente jusqu’à 200 opérations par an dans son programme chirurgical).
Une prise en charge globale et pluridisciplinaire au sein d’un centre dédié
En 2018, à l’initiative des docteurs Jean-Charles Rollier et Jean-Luc Le Masle-Lastiolas, une structure de prise en charge globale et pluridisciplinaire pour la traumatologie du sportif a vu le jour au sein de la Clinique d’Argonay. Dénommée « Arthrosport-Argonay », cette structure a pour objectif de proposer un accompagnement global de l’apparition des symptômes, (ou de l’accident sportif le cas échéant), jusqu’à la reprise progressive de l’activité concernée. Le centre regroupera bientôt les compétences de deux chirurgiens du sport et prothétiques, deux médecins du sport (dont un exerce à la Fédération Française du Ski) et cinq kinésithérapeutes.
Dès l’accident sportif, le patient est orienté vers un médecin du sport ou vers un chirurgien si son état le nécessite : « des passerelles sont faites en permanence tout au long de la prise en charge entre l’équipe de médecine et l’équipe de chirurgie. Le secrétariat, habitué à ce type de traumatisme pour le patient, se charge de coordonner les différents interlocuteurs et de transmettre les informations tout au long du parcours de soins » explique le Dr Rollier en insistant sur la volonté de travail pluridisciplinaire du centre.
Tout ce qui a trait à la médecine du sport (diagnostic, traitement par infiltrations, séances de kinésithérapie, etc.) se fait au sein du cabinet médical lui-même. La partie chirurgicale se faisant à la Clinique d’Argonay en service d’ambulatoire le plus souvent.
« Nous n’avons pas de service d’urgences au sein de l’établissement, mais une grande partie des médecins de montagne qui ont notre numéro de téléphone savent que nous sommes organisés pour pouvoir prendre en charge très rapidement des accidentés de ski au sein de la clinique » explique le Dr Rollier.
Une rééducation progressive après une rupture du ligament croisé antérieur
Malgré les progrès techniques des dernières années en matière de ligamentoplastie, notamment en ce qui concerne l’économie de tissus résiduels (la greffe est dans la mesure du possible glissée dans les tissus rompus existants afin de rendre l’intervention moins invasive), le temps de récupération reste relativement long après cette intervention. Celui-ci peut difficilement être réduit puisqu’il faut en moyenne 3 mois à la greffe pour être autonome et fixée à l’os.
« Il faut distinguer 3 phases de convalescence : d’abord une phase de rééducation pendant 1 mois et demi, puis une phase de stabilisation entre 1 mois et demi et 3 mois. Durant cette phase propice à la musculation douce, des activités sportives comme la marche, le vélo ou la natation peuvent être autorisées. Enfin, à partir de 3 mois, on entre dans une phase de réathlétisation à l’issue de laquelle une reprise du sport ayant engendré le traumatisme peut être envisagée. En moyenne les personnes sont autorisées à reprendre le ski au bout de 6 mois » détaille le Dr Rollier.
La reprise sportive est conditionnée par une évaluation musculaire mais aussi fonctionnelle. La première est réalisée au sein du cabinet à l’aide d’une machine isocinétique, et la seconde, par la plupart des masseurs-kinésithérapeutes.
Pour faciliter la reprise du ski, le centre a noué un partenariat avec le complexe sportif « Ski Indoor » à Passy (74). « Au moment de la reprise, le mental peut parfois constituer un frein plus important que le capital musculaire. Le ski en salle permet de contrôler et corriger instantanément sa posture grâce à des miroirs ou à des vidéos, ce qui sécurise le patient » explique le Dr Rollier, en précisant que la clé de la réussite réside dans une reprise progressive afin de limiter les risques de nouveau traumatisme avec une réponse proprioceptive et musculaire inadaptée.
Des solutions prothétiques en cas d’usure du genou
Au-delà de l’activité traumatologique, certains sportifs qui ont eu une activité de montagne soutenue à l’instar des guides de haute montagne ou des moniteurs de skis, peuvent développer une arthrose (usure) du genou. Ils peuvent dans un premier temps bénéficier d’un traitement médical (acide hyaluronique, PRP). En cas d’insuffisance de ce dernier, la pose d’une prothèse de genou pourra être indiquée le plus souvent après 55 ans. « Ces patients se doivent de continuer à travailler et nous devons leur proposer des solutions pérennes pour améliorer leur confort de vie ». La prise en charge comprend un suivi pré-opératoire avec une kinésithérapie de préparation, des consultations régulières avec l’équipe du centre tout au long du parcours de soins, et des évaluations musculaires post-opération.