Actualités
Une innovation chirurgicale à l’Institut de l’enfant de la Clinique Marcel Sembat pour combattre l’épilepsie réfractaire des enfants
le 03/09/2024
Une innovation chirurgicale à l’Institut de l’enfant de la Clinique Marcel Sembat pour combattre l’épilepsie réfractaire des enfants
Lorsqu'un enfant est atteint d'épilepsie, le premier traitement prescrit est généralement médicamenteux. Cependant, pour certains enfants, ces médicaments s’avèrent insuffisants et ne parviennent malheureusement pas à contrôler efficacement leurs crises. On parle alors d’épilepsie réfractaire : une forme rare et sévère de la maladie. Dans ce contexte, une alternative chirurgicale peut être envisagée : l’implantation d'un stimulateur du nerf vague.
Comprendre la pose du stimulateur du nerf vague
Avant d'opter pour cette procédure chirurgicale, une équipe de neuropédiatres étudie attentivement le cas de l’enfant pour trouver la meilleure approche thérapeutique possible et la faisabilité de l’intervention. « Cela garantit une prise en charge adaptée à chaque enfant, maximisant ainsi les chances de succès du traitement », indique le Dr Syril James, neurochirurgien au sein de l’Institut de l’enfant de la Clinique Marcel Sembat.
D’une durée d’une quinzaine de minutes, cette intervention chirurgicale (réalisée sous anesthésie générale) consiste à implanter un petit dispositif, appelé stimulateur du nerf vague, sous la peau (près du cou). Le boîtier (contenant la pile), quant à lui, est placé sous l’aisselle de l’enfant. « Une fois implanté, le stimulateur envoie de légères impulsions électriques au nerf vague. Ces impulsions sont alors transmises au cerveau et aident à réduire les crises d'épilepsie », précise le neurochirurgien, opérant moins de 10 enfants par an au sein de l’établissement.
La pile du stimulateur est à changer tous les 3 à 4 ans, sous anesthésie locale ou loco-régionale, pour maintenir le bon fonctionnement du stimulateur et assurer son efficacité continue dans la gestion des crises d'épilepsie.
Une intervention chirurgicale pratiquée en ambulatoire
Après l'intervention, les jeunes patients peuvent regagner leur domicile le jour même, puisque celle-ci se déroule en ambulatoire. Cette approche permet l’administration d’une anesthésie générale plus légère le jour de l’opération, favorisant ainsi un rétablissement plus confortable dans le cadre familial.
Pour assurer le suivi post-opératoire, une consultation est programmée une semaine après l'opération. Durant cette visite, le neurochirurgien vérifie la cicatrisation et évalue les éventuels effets secondaires. « Les effets indésirables sont généralement mineurs et sont aisément pris en charge. Il s’agit la plupart du temps d’une légère toux. », indique l’expert, qui partage une expérience réussie : celle du plus jeune patient de France et d’Europe (2 ans et demi) à qui il a implanté ce dispositif avec succès. « Cette réussite souligne l'efficacité et le potentiel de cette approche innovante, autrefois réalisée uniquement dans le secteur public », conclut-il.