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Movember : focus sur le cancer du testicule
le 29/11/2020
Au mois de novembre, de plus en plus de moustaches fleurissent sur les visages de la gent masculine. Mais pourquoi ? Pour lutter contre les cancers de la prostate et des testicules à travers un mouvement original et solidaire. Créé par la fondation Movember Foundation Charity, cet évènement annuel rassemble des adeptes du monde entier afin de sensibiliser l’opinion publique et inciter à s’informer, sans tabous.
À la Clinique La Croix du Sud (Toulouse), le Dr Ambroise Salin est chirurgien urologue et andrologue. Il est spécialisé dans la prise en charge des cancers masculins et, plus largement, dans l’étude des pathologies qui touchent l’appareil reproducteur de l’homme. Il rappelle les particularités du cancer du testicule et les enjeux d’une prise en charge anticipée.
Les jeunes hommes, premiers concernés
Contrairement à de nombreux cancers recensés, le cancer du testicule a pour particularité de toucher une population jeune. "La plupart des hommes ne sont pas forcément informés de cela mais le cancer du testicule frappe principalement entre 20 et 35 ans, explique le Dr Salin. Une prise en charge rapide sera donc importante et motivée par l’enjeu de la guérison et de la préservation de la fertilité." L’impact du traitement sur cette dernière sera aussi très étudié et, avant de commencer toute prise en charge, une autoconservation de spermatozoïdes sera proposée.
Pour écarter toute inquiétude ou suspicion de cancer du testicule, la première chose à faire pour le patient est de vérifier, à raison d’une fois tous les 3 ou 4 mois, la consistance et l’absence de sensation de grains dans les testicules. "L’autopalpation, au même titre que celle recommandée pour les femmes dans le cadre du dépistage du cancer du sein, reste le meilleur moyen pour prévenir le cancer du testicule", informe le spécialiste. Dans 9 cas sur 10, le cancer est détecté grâce à la prévention réalisée par le patient.
Être acteur de son dépistage
Le cancer du testicule est le premier cancer chez les jeunes adultes. Il peut être guéri dans 99 % des cas qui se présentent avec des formes localisées. "Auparavant, ce cancer était souvent détecté par le médecin au moment de la visite médicale réalisée en début de service militaire, précise le Dr Salin. Aujourd’hui, il n’y a pas d’opération nationale de dépistage, il faut que chacun fasse la démarche de prévention." Grâce à l’autopalpation et un premier échange avec son médecin généraliste, une piste initiale pourra se dessiner.
Dans ce cancer, il existe plusieurs types de tumeurs. "Un bilan général (biologie et scanner) puis une chirurgie permettront de déterminer l’agressivité de la tumeur repérée et d’établir rapidement le traitement à mettre en place. Mais avant tout cela, le patient devra faire ce premier pas vers l’échange avec son praticien et briser ce tabou." Alors rappelons, à travers Movember et son amusant challenge de port de la moustache, qu’il est essentiel de poursuivre sa prise en charge médicale et son dépistage, cela malgré le contexte sanitaire actuel.