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Mois sans tabac : grossesse et tabac, quels sont les risques ?
le 27/11/2020
Chaque année en novembre, le dispositif national Mois sans tabac fait son grand retour. À travers des conseils, des encouragements et des partages de témoignages, l’objectif est de convaincre davantage de fumeurs de mettre fin à leur dépendance et de les y aider. Pour rappel, un mois sans fumer, c’est cinq fois plus de chances d’arrêter définitivement.
À la Clinique du Mousseau (Évry, Île-de-France), Lise El-Omari est sage-femme cadre. Ses missions sont variées au sein de la maternité, l’amenant aussi bien à échanger avec les équipes pluridisciplinaires qu’avec des patientes, mamans ou futures mamans. Elle rappelle les risques d’une consommation de tabac durant la grossesse, qu’elle soit active ou passive.
Des risques pour la maman et le bébé
La consommation de nicotine peut avoir des impacts néfastes, aussi bien sur la maman que sur le bébé. "Pour tout individu, fumer constitue des risques de développer des cancers et peut porter atteinte à la santé en général, introduit Lise El-Omari. Dans le cas d’une femme enceinte, c’est d’autant plus valable que les risques sont également répercutés sur le fœtus." En effet, le tabagisme actif peut favoriser le risque de naissance prématurée, de fausse couche ou de retards de croissance. "Certains bébés peuvent également naître avec des problèmes respiratoires comme l’asthme."
Le tabagisme passif, subit dans un lieu clos tel que le domicile, peut aussi générer des risques très conséquents pour le fœtus. "Des études ont mis en évidence plusieurs cas de mort subite du nourrisson liées à des situations de tabagisme au sein même du domicile. Il est très important d’alerter les parents à ce sujet et de les encourager à éviter absolument cela", insiste Lise El-Omari.
Substituts de nicotine et accompagnement
Le dispositif national Mois sans tabac propose d’accompagner les personnes qui souhaiteraient arrêter de fumer, mais il n’est pas le seul et d’autres solutions existent, notamment pour les femmes enceintes. "Dans le cas d’une femme enceinte, il est possible de voir ses symptômes de manque s’amplifier au cours de la grossesse et donc entraîner un sevrage plus difficile, explique la sage-femme cadre. C’est également pour cela qu’en début de grossesse un questionnaire lui est soumis afin de déterminer dans quelles mesures nous pourrons l’encourager à arrêter." Les réponses de la patiente permettront d’évaluer son degré d’addiction et d’établir les solutions qui s’offrent à elle, notamment grâce au test de Fagerström*.
Ensuite viendra le temps des alternatives au tabac ainsi que du soutien qui permettra à la future maman de tenir durant sa grossesse, voire au-delà. "Souvent, nous constatons que les substituts nicotiniques, ou par exemple un recours hypnothérapeutique, peuvent aider certaines patientes, mais nous n’avons pas de recommandations clairement établies sur la technique la plus efficace. La volonté d’arrêter de fumer fait la plus grande partie du travail", conclut la spécialiste. Pour toute question ou besoin d’aide, n’hésitez pas à en parler à votre gynécologue-obstétricien qui pourra également vous conseiller.
* : Test permettant de dépister et de quantifier le niveau de la dépendance au tabac. Décrit pour la première fois en 1978 par Karl Olov Fagerström.