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D’après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité est une maladie chronique et complexe qui touche près d’un adulte sur six. Détails avec le Dr Dominique Boute, endocrinologue à l’Hôpital privé La Louvière (Ramsay Santé) situé à Lille (Nord), à l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité du 4 mars.

Dans le monde, plus d'un milliard d'adultes sont en surpoids, dont 500 millions considérés comme obèses. Plus de 40 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans sont en surpoids. « En France, l’obésité (pathologie chronique, multifactorielle et complexe) concerne près d’un adulte sur six (soit 17 % des plus de 18 ans). Des statistiques à la hausse, et ce dans toutes les catégories d'âge (notamment depuis la crise sanitaire du Covid-19 et les confinements successifs) », indique le Dr Dominique Boute, endocrinologue au Centre libéral de prise en charge de l’obésité (Celiobe) de l’Hôpital privé La Louvière, un centre pluridisciplinaire proposant une prise en charge sur mesure au niveau nutritionnel, physique et psychologique.

Une pathologie complexe favorisant l’apparition de comorbidités associées

Pathologie se caractérisant par un excès de graisse corporelle, l’obésité est diagnostiquée par un médecin spécialiste grâce à l'Indice de masse corporelle (IMC), calculé en divisant le poids par la taille au carré et classé comme suit :

• IMC entre 25,0 et 29,9 : surpoids,
• IMC entre 30,0 et 34,9 : obésité modérée,
• IMC entre 35,0 et 39,9 : obésité sévère,
• IMC supérieur à 40 : obésité morbide.

Sur un fond de prédisposition génétique, des modifications de l’environnement comme l’augmentation de la consommation d’aliments transformés, le manque d’activité physique et le stress chronique sont quelques-unes des causes associées à l’obésité. La dimension psychologique, est insuffisamment prise en compte. « Les patients victimes d’évènements traumatiques ou de perturbation de l’attachement pendant l’enfance ont un risque plus élevé de souffrir d’obésité que le reste de la population » insiste le médecin, en expliquant que l’accompagnement émotionnel intégrant l’histoire de la personne est essentiel dans la prise en charge de la maladie. « On ne peut pas résumer la personne à son poids sans se préoccuper de son histoire et de toute la détresse qui peut se cacher derrière les kilos. La stigmatisation que subissent les personnes en situation d’obésité ne vient qu’aggraver la maladie ». 

L'obésité entraîne de nombreuses complications. Chez certains patients, elle peut notamment déclencher le diabète de type 2, l'hypertension artérielle, l'apnée du sommeil et certains types de cancer, sans parler des facteurs psychologiques liés à la stigmatisation. Il s’agit d’une pathologie qui réduit la qualité et l’espérance de vie de ceux qui en souffrent, d’où l’importance de sa prise en charge. Son traitement comprend notamment une rééducation alimentaire, psychologique et sportive, pouvant être associée à la prise de médicaments. Dans les cas les plus graves, un traitement chirurgical (chirurgie bariatrique) peut être indiqué.

L’importance d’une journée mondiale pour sensibiliser la population

Célébrée le 4 mars, la Journée mondiale de l'obésité vise à sensibiliser et à informer la population sur cette pathologie considérée comme une épidémie mondiale.

« Pour changer le regard et améliorer la prise en charge des patients obèses, l’Hôpital privé La Louvière prévoit une journée portes ouvertes qui aura lieu au mois de mai prochain, à l’occasion d’une seconde journée dédiée à la lutte contre cette maladie, à savoir la Journée européenne de l’obésité (18 mai) », conclut le Dr Dominique Boute.