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Le manque de sommeil réduit la matière grise des ados
le 10/03/2017
Le manque de sommeil chez les adolescents peut compromettre aussi bien leur réussite scolaire que leur santé. La question de l’heure à laquelle doivent démarrer les enseignements pour optimiser les performances de nos jeunes est donc très souvent débattue.
Toutefois, la recherche ignorait jusqu’à présent si les mauvaises habitudes de sommeil des adolescents étaient associées ou pas à des altérations de l’anatomie du cerveau. Un mystère désormais révolu et publié dans la revue Scientific Reports.
De fortes disparités entre ados
Dans cette étude, des chercheurs français(1) viennent de démontrer pour la première fois une association entre les habitudes de sommeil et la structure du cerveau chez de jeunes adolescents.
Ces scientifiques ont étudié les habitudes de sommeil de 177 élèves de 14 ans scolarisés dans des collèges de région parisienne. En moyenne, les enfants se couchent à 22h20 en semaine pour se lever à 7h06 et se couchent à 23h30 le weekend pour se lever à 9h45. Mais il existe de fortes disparités entre les adolescents.
Les chercheurs ont constaté qu’une durée de sommeil courte (moins de 7h) en semaine et qu’une heure de coucher tardive le week-end, étaient corrélés avec des volumes plus petits de matière grise dans plusieurs régions cérébrales (le cortex frontal, le cortex cingulaire antérieur et le précuneus).
Une influence sur les notes
« Le résultat le plus significatif de notre étude est très certainement celui qui montre que plus les adolescents se couchent tard le weekend, plus leur volume de matière grise est diminué », confie Jean Luc Martinot, directeur de recherche, dans un communiqué de l'Inserm.
Les 3 régions cérébrales concernées sont notamment impliquées dans l’attention, la concentration et la capacité à réaliser des tâches simultanées. En outre, les chercheurs ont constaté que les mauvaises notes obtenues par les élèves étaient associées avec moins de matière grise dans les régions frontales, celles dont le volume est diminué par un coucher tardif le week-end.
(1) Il s'agit d'une collaboration entre les chercheurs de l’Inserm et de l’Institut National de la Santé et de l’aide sociale, soutenue par l’Académie de Finlande.
Eviter de se coucher tard les week-ends
Pour l'équipe française, cette étude suggère de veiller à ce que les adolescents acquièrent de bonnes habitudes de sommeil pendant cette période de maturation de leur cerveau. « Nous encourageons les parents, les intervenants sociaux et scolaires, à favoriser le maintien d’un bon rythme veille-sommeil pour les adolescents », recommande Jean Luc Martinot.
Il conclut que les adolescents doivent « en particulier, éviter de se coucher systématiquement trop tard pendant les week-ends pour optimiser le potentiel de développement du cerveau et pour contribuer à la réussite scolaire ».
Article original publié sur le site Pourquoi Docteur.