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Et vous, savez-vous ce que sont vos nuits ?

le 29/03/2021

L’apnée du sommeil se caractérise par une respiration inefficace ou de vraies pauses respiratoires durant le repos. Une pathologie à diagnostiquer et traiter avec la plus grande attention.

Le Dr Jean-Marie Laurent est un des responsables du service de médecine polyvalente de la Clinique du Mousseau, établissement Ramsay Santé situé à Évry (Île-de-France). Il coordonne également le parcours médical pré-opératoire bariatrique en chirurgie de l’obésité, incluant le dépistage des troubles du sommeil, les patients en surpoids étant une population à risque. Présentation de cette prise en charge.

Objectif : traquer l’apnée

Pour constater et comprendre les origines de l’apnée du sommeil, les spécialistes peuvent réaliser après interrogatoire et examen clinique deux types d’examens complémentaires. « Nous allons recevoir le patient pour des examens en ambulatoire ou bien en hospitalisation, introduit le Dr Laurent. Pour ce qui est de la partie sommeil à proprement parler, nous avons deux types d’appareils : un polygraphe, qui va enregistrer les mouvements respiratoires, la saturation du patient et sa fréquence cardiaque, accessoirement ses ronflements, et un polysomnographe qui réalisera en plus un électroencéphalogramme et, grâce à des capteurs sur les jambes, un électromyogramme. »

Si le premier examen se concentre surtout sur l’apnée du sommeil, le second permet également de lever le doute sur une suspicion de syndrome des jambes sans repos. « C’est une pathologie qui est souvent associée à l’apnée du sommeil. Elle provoque des douleurs nocturnes et au réveil, ressemblant à des crampes d'effort musculaire intense, ou des fourmillements. Nous observerons aussi si le patient fait des micro-éveils ce qui permet d'évaluer l'efficacité du repos du patient. » S’ensuivra une prise en charge spécifique ou bien une surveillance et une réévaluation de la pathologie à distance.

Une pathologie, plusieurs risques

Généralement, les patients présentant des formes sévères d’apnée du sommeil ont des profils à risques. « Ils présentent souvent des pathologies cardiovasculaires, un surpoids ou sont fumeurs. Ce sont des facteurs aggravants dans le cadre de l’apnée du sommeil. » Le dépistage et la prise en charge de cette pathologie sont primordiaux pour la santé du patient. « Sur le long terme, cela peut entraîner une grande fatigue, des maux de tête, une baisse de la performance professionnelle ou l’endormissement au volant. Parfois une baisse de la libido. Il est important de bien la prendre en charge et de façon précoce. »

Des solutions adaptées à la gravité de l’apnée du sommeil existent. « Si le patient en fait beaucoup, plus de 30 par heure, nous allons l’appareiller à domicile avec un système de ventilation qui effectue une pression continue sur les poumons en insufflant de l’air au patient. Pas besoin d'y associer de l'oxygène. Dans les formes moins sévères mais malgré tout symptomatiques, nous pouvons proposer un appareillage comme une orthèse d’avancée mandibulaire (qui s’apparente à une sorte de protège-dents). » Dans tous les cas, le spécialiste rappelle qu’il est important de consulter au moindre doute, afin de trouver le traitement le plus adapté. À l’avenir, l'établissement projette de coordonner un parcours avec une unité spécifique et des spécialistes généraliste, pneumologue, cardiologue et ORL.