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Derrière la mobilisation des soignants : des achats en tension
le 24/04/2020
En temps de « paix », elles travaillent l’une en face de l’autre. Mais confinement oblige, Véronique Poulon, Directrice des Achats (Ramsay Santé) et Corinne Cottin, Directrice Pharmacie (Ramsay Santé) ne se voient plus que par écrans interposés. Elles ont cependant répondu à deux voix aux questions portant sur l’enjeu des achats de matériel et médicaments dans cette lutte contre le Coronavirus.
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien professionnel depuis l’arrivée du Covid-19 en France ?
Corinne Cottin : 100% de nos journées sont consacrées à la gestion de cette épidémie. Il faut nous assurer des bonnes sources d’approvisionnement en médicaments et produits de santé pour l’ensemble des établissements, dont certains sont aujourd’hui en 1ere ligne, mais également anticiper leurs besoins. Cela implique de comprendre toutes les spécificités de la prise en charge des patients atteints par le Covid-19. Or il s’agit d’une maladie nouvelle, au sujet de laquelle les connaissances évoluent sans cesse. Pour être en permanence informés et garder même une légère avance, nous nous appuyons sur notre réseau, les sociétés savantes et les hôpitaux publics qui ont commencé à recevoir ces patients avant nous. Pour cela, il faut être organisé, mettre les bonnes personnes sur les bons sujets et s’adapter.
Véronique Poulon : Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une épidémie mondiale et que de ce fait, tous les pays ont besoin en même temps des mêmes équipements (masques, équipements de protection, solutions hydro alcooliques, respirateurs, pousses-seringues…). De ce point de vue, la tension que nous vivons actuellement est absolument sans précédent. L’un des enjeux de notre métier d’acheteurs, à l’heure actuelle, est effectivement d’anticiper les besoins et de comprendre comment se comporte le marché. Dans ce contexte de crise, tout est décuplé. Et alors que l’urgence nous presse pour identifier les meilleurs produits, négocier les achats et faire le référencement nécessaire, nous devons d’être deux fois plus vigilants qu’à l’accoutumée. Car cette période est également propice aux escroqueries en tout genre et nous devons garder la tête froide.
Quelles sont les missions plus exceptionnelles que vous avez eu à traiter ?
CC : En termes de soins et de traitements, les débats sont nombreux au sein de la communauté scientifique et médicale. Et même si chaque médecin garde son droit de prescription, nous avons également un rôle de conseil par la diffusion des messages de référence.
VP : Les hôpitaux ont fait des appels aux dons. Certaines entreprises (bâtiment, bricolage, restauration) alertées par les médias sur les besoins des établissements de santé en ont fait de façon spontanée. Nous nous sommes donc organisés pour gérer ces dons en nature qui arrivent de toutes parts, de façon centralisée mais aussi directement dans nos pôles territoriaux pour que chacun puisse en bénéficier.
Quels soutiens rencontrez-vous ?
CC et VP : Avant tout celui de nos équipes et de nos collègues. Malgré le confinement, les échanges sont fluides. Nos outils digitaux nous le permettent. Il est réconfortant de voir aussi que tout le monde est mobilisé, hôpitaux publics comme privés. Nous avons tous un objectif commun, celui de stopper cette épidémie.