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Covid et cancer : poursuivre la lutte et le dépistage malgré la pandémie
le 04/02/2021
La Journée mondiale contre le cancer a lieu chaque année le 4 février, l’occasion de faire le point sur les avancées médicales, les méthodes de prise en charge novatrices et de rappeler l’importance du dépistage, plus encore en cette période de pandémie.
Le Dr Sylvain Dewas est oncologue radiothérapeute à l’Hôpital privé Le Bois, établissement Ramsay Santé situé à Lille (Hauts-de-France). En 2020, avec ses confrères, il a constaté une diminution des prises en charge en cancérologie. Malheureusement, ces chiffres ne sont pas le reflet d’un recul du cancer en France.
Agir aujourd’hui, un enjeu primordial pour demain
Au cours de l’année passée, les spécialistes en cancérologie ont été alertés par la diminution du nombre de prises en charge de patients en parcours d’oncologie. « Cela ne signifie pas que le cancer est moins présent, mais bien qu’il a été moins dépisté durant la 1ère période de la pandémie », explique le Dr Dewas. Une étude réalisée par l’Assurance Maladie a également révélé que 60 % des personnes interrogées avaient renoncé à un traitement ou un soin en 2020, dont 8 % directement en lien avec le dépistage d’un cancer.
Le spécialiste rappelle qu’il est primordial d’agir aujourd’hui pour limiter les conséquences futures d’un cancer dépisté trop tardivement. « Le véritable enjeu est d'éviter une surmortalité dans les années à venir, due à de retards de dépistage en 2020 et 2021. Le cancer reste une priorité à traiter et il ne faut pas renoncer aux soins. »
Plusieurs causes envisagées
Fermetures de cabinets médicaux, peur d’être contaminés par la Covid, délais d’examens rallongés ou encore volonté de ne pas « surcharger » les professionnels de santé : les hypothèses expliquant la baisse des dépistages sont multiples. « Nous pensons également que les malades ont peur de se retrouver dans une situation de solitude exacerbée par la crise sanitaire, précise le Dr Dewas. Ils ont peur d’être isolés face à la maladie et son traitement. C’est pour cela que nous avons développé des solutions pour remédier au maximum à ce manque de présence et de soutien. »
Pour ne plus affronter cette épreuve seuls, les patients peuvent de nouveau être épaulés par un accompagnant lors de leurs rendez-vous dans l’établissement. Des échanges par visio avec les proches sont également proposés pour ceux qui sont hospitalisés. « Le cancer est toujours la première cause de mortalité dans le monde. Nous insistons vraiment sur l’importance d’entretenir un suivi et d’assurer un dépistage régulier de cette longue maladie », conclut le spécialiste. L’Union internationale contre le cancer rappelle qu’ensemble toutes nos actions sont importantes.
> Retrouvez plus d’informations sur le site web de la Journée mondiale contre le cancer