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Contre le suicide, la prévention s’impose !

le 10/09/2020

La prévention du suicide est sans nul doute un enjeu de santé publique majeur. En moyenne, ce sont chaque année entre 176 000 et 200 000 personnes qui tentent de mettre fin à leurs jours*. Malheureusement, plus de 10 000 y parviennent. 

Sylvie Champavert est directrice des soins à la Clinique Belle Allée (Chaingy, Centre-Val de Loire), un établissement de santé mentale du groupe Ramsay Santé. À l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide le 10 septembre, elle fait le point sur les bonnes réactions à avoir face à une personne suicidaire.

Comment l’entourage peut-il identifier des pensées suicidaires chez un individu ?

Sylvie Champavert : En règle générale, les personnes qui pensent au suicide présentent des syndromes dépressifs. Certaines verbalisent leur souhait de mourir, mais ce n’est pas toujours le cas. Toute modification de l’état psychologique doit alerter. Lorsqu’on constate une perte de l’élan vital, des insomnies, une diminution de l’appétit ou, au contraire, une tendance à la boulimie, des pensées négatives, une grosse fatigue, une tristesse inhabituelle, parfois de l’agressivité et, surtout, une tendance à s’isoler, ce n’est jamais anodin. On peut aussi déceler des pensées suicidaires chez un individu qui adopte des comportements à risques répétés : conduite dangereuse sur la route, pratiques sexuelles à risques, consommation répétée de produits addictifs, etc. 

Comment expliquer qu’une personne puisse vouloir mettre fin à ses jours ?

Sylvie Champavert : Il y a toujours un facteur déclenchant dans le cadre d’une dépression et n’importe qui peut, à un moment donné, y être sujet. Dans certains cas, cela débouche malheureusement sur une tentative de suicide. En fait, il y a deux formes de dépression : chronique ou passagère. La dépression peut s’installer suite au décès d’un proche, à un burnout, en raison de difficultés financières, d’une rupture amoureuse, de la perte d’un emploi…. Les pensées suicidaires surviennent lorsque la personne ne voit pas d’autre issu que la mort pour abréger sa souffrance psychologique.

Comment réagir ?

Sylvie Champavert : L’écoute bienveillante est essentielle puis il faut interroger la personne sur des idées suicidaires potentielles en posant la question « as-tu déjà pensé à mettre fin à tes jours ? ». Mais le rôle de l’entourage s’arrête là. Il faut alors convaincre la personne concernée d’aller voir un spécialiste. Si elle s’y refuse, elle peut commencer par en parler à son médecin traitant. Mais dans tous les cas, l’intervention de professionnels de santé est indispensable.

Comment améliorer la prévention autour de cet enjeu de santé publique ?

Sylvie Champavert : Il faut lever le tabou sur la santé mentale, faire prendre conscience à la population de la nécessité de se faire aider lors de l’apparition de syndromes dépressifs. J’accentuerais aussi la sensibilisation auprès des jeunes à travers des interventions de professionnels soignants dans les établissements scolaires, pour lever les tabous et les informer  sur l’existence de structures gratuites et anonymes, dédiées à la santé mentale, comme les Maisons des adolescents, partout en France… 

 

Pour aller plus loin : assistez au webinaire "Suicide des jeunes, l’autre urgence"

La Fondation d'entreprise Ramsay Santé, dont la mission est de promouvoir et agir pour la prévention santé a voulu comprendre pourquoi les chiffres du suicide des jeunes ne baissent pas et recenser des solutions existantes à travers 2 webinaires qu’elle organise le 10 novembre prochain.

Pour vous inscrire http://rencontres-prevention-sante.fr/edition-2020/

 

* Source : solidarites-sante.gouv.fr