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Cancer : quand l’hypnose vient en aide aux patients

le 16/12/2020

L’hypnose est une thérapie brève qui a été théorisée par le psychiatre américain Milton Erickson. C'est une méthode thérapeutique qui permet d’atteindre plus facilement l’inconscient à travers des techniques de relaxation, de concentration et de suggestion. L'hypnose ericksonienne, plus particulièrement, va solliciter la participation active d’un patient, lui permettant de s’exprimer librement à travers un échange guidé par le thérapeute. Le but est de l’amener à trouver lui-même des solutions en mobilisant ses ressources inconscientes.

À l’Hôpital privé des Peupliers (Paris, Île-de-France), François Diot est hypnothérapeute et thérapeute addictologue. Depuis la rentrée, il rencontre régulièrement des patients en intervenant au sein d’une équipe de soins de support en oncologie.

Des ressources intérieures pour traverser les épreuves

« À l’hôpital, j'essaie de rencontrer les personnes derrière les patients, des personnes avec des histoires singulières », commence François Diot. Sa spécialité, il l’exerce en complément de celles des praticiens. « L’hypnose permet d’aborder la problématique de la douleur et du soin lors de l'hospitalisation de manière différente. Et pour commencer sa démarche vers le bien-être, le patient va parler de ce qu’il traverse. » Une demi-journée par semaine, le spécialiste se rend à l’hôpital afin de construire une relation de confiance et d’échange malgré un environnement parfois anxiogène.

François Diot va aider les patients à vivre l’épreuve difficile à laquelle ils sont confrontés en remobilisant leurs ressources intérieures, la plupart du temps sous-estimées. « Avec l’hypnose, je vais les aider à atténuer leur douleur et l’anxiété liées à leur maladie ». Son expérience en addictologie lui permet également d’avoir une approche basée sur le counselling, utile pour obtenir l’adhésion de patients réticents au changement. « Je suis dans une relation d’aide, j'essaie d'agir comme un facilitateur du mieux-être grâce à l’hypnose ericksonienne et au counselling en addictologie ».  

Transmettre un savoir et permettre l'autonomie

Au cours de leurs séances d’hypnothérapie, les patients sont invités, dans un environnement détendu, à progressivement lâcher prise. « J’essaye toujours de me mettre à leur place, avec bienveillance et compassion. Je commence par leur expliquer le déroulé de la séance et comment un état hypnotique va les aider à mieux vivre leur hospitalisation ». Parmi les patients, certains présentent des problématiques telles que l’arrêt de la cigarette, de l’alcool, une cicatrisation difficile ou encore des effets secondaires liés à l’hospitalisation et pour lesquels ils n’ont pas encore trouvé de solution. Des moyens pour affronter l'anxiété, les troubles du sommeil ou l'ennui sont aussi abordés.

En complémentarités avec les équipes soignantes, l’objectif est d'améliorer le temps d'hospitalisation, avec ou sans la présence du thérapeute. « Pour cela, je leur apprends des techniques d’autohypnose. Lorsqu’un patient ressentira des douleurs chroniques ou de l’anxiété, il pourra réaliser sa propre séance sous forme de méditation. C’est très rassurant pour eux de s’en savoir capables. » Quelles que soient les pathologies dont souffre le patient, l’approche thérapeutique que propose François Diot pourra être appliquée, permettant à chacun d’être, autant que possible, acteur de sa guérison.